La fabrique du cinéma. Une histoire des studios dans le Val-de-Marne

A quelques encablures de Paris la cinéphile, le petit musée de Nogent-sur-Marne propose une passionnante exposition temporaire dédiée à l’industrie du 7ème Art dans le Val-de-Marne. Ce département accompagne en effet le cinématographe depuis son invention dès la fin du XIXème siècle. Une véritable usine à fabriquer des films va s’implanter à travers le département pour permettre l’avènement de cet artisanat, devenu aujourd’hui une industrie et un art majeur.

Cela commence dans la commune de Vincennes où, en 1896, Charles Pathé fonde la société qui porte encore aujourd’hui son nom. Cela se poursuit en 1910 par la création des mythiques studios de Joinville-le-Pont, longtemps surnommés le « petit Hollywood » jusqu’à leur destruction en 1991. De grands films comme « Les Misérables » (1933) de Raymond Bernard avec le génial Harry Baur, « Le Quai des brumes » (1938) de Marcel Carné ou « La Règle du jeu » (1939) et « French cancan » (1954) , tous deux de Jean Renoir, ont été tournés à Joinville-le-Pont.

Les studios de Saint-Maurice ont également accueilli de grands films dont le plus marseillais d’entre eux « Marius » d’Alexandre Korda et Marcel Pagnol ainsi que le poétique « La Belle et la bête » (1946) de Jean Cocteau et la cocasse adaptation du « Ruy Blas » de Victor Hugo « La Folie des grandeurs » (1971) de Gérard Oury. C’est cette même année que les studios de Saint-Maurice ferment leurs portes.

Le département voit en 1987 l’inauguration des studios de Bry-sur-Marne qui ont accompagné la réalisation de nombreux films et téléfilms dont « Un Long dimanche de fiançailles » (2004) de Jean-Pierre Jeunet et « Carnage » (2011) de Roman Polanski, non pas tourné à New-York mais à Bry-sur-Marne…

L’exposition, qui affiche quelques photos de façades de cinéma du Val-de-Marne issues de la collection Salles-cinema.com, retrace également le parcours d’un des grands maîtres de l’animation, Ladislas Starewitch, en dévoilant certaines de ses marionnettes qui ont été utilisées dans ses films. Le cinéaste et savant vivait dans le département, à Fontenay-sous-Bois, dès 1924.

Le cinématographe doit beaucoup au Val-de-Marne et à sa pépinière de créateurs, d’industriels et d’artistes qui ont fait – et font toujours – rêver des générations de cinéphiles.

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Ci-dessus: l’exposition « La fabrique du cinéma. Une histoire des studios dans le val-de-Marne » a été inaugurée le 2 février 2016 en présence de M. le maire de Nogent-sur-Marne Jacques Jean Paul Martin entouré de M. le directeur du musée Vincent Villette, de M. le commissaire d’exposition François Scaglia, de l’ancien chef-décorateur M. Alain Nègre et de la petite fille de Ladislas Starewitch Mme Léona Martin. 

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Ci-dessus: certaines photos de façades de cinémas du Val-de-Marne proviennent de la collection Salles-cinema.com.

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Ci-dessus: l’affiche dédicacée d’Alain Resnais pour son film « Providence » tourné dans les studios du Val-de-Marne. 

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Exposition la fabrique du cinéma au musée de Nogent-sur-Marne

Ci-dessus: une photo du décor des « Enfants du Paradis » de Marcel Carné (1944), tourné aux studios de Joinville-le-Pont.  

Dessin de la façade du Nogent-Palace

Ci-dessus: les plans du cinéma Nogent-Palace (toujours en activité) édifié en 1921 par l’architecte Milon.

En bref:

Du 2 février 2016 au 31 mai 2017
Entrée libre

Musée de Nogent-sur-Marne
36, boulevard Gallieni
musee-nogentsurmarne.fr

Horaires:

Mardi, mercredi, jeudi : de 14h à 18h.
Samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Dimanche de 14h à 18h (sauf jours fériés).