On avait quitté plein d’excitation, il y a quelques mois, le premier opus de « Gangs of Wasseypur », cet ambitieux et atypique polar indien avec ses sanglantes guerres de gangs. On retrouve dans cette seconde et dernière partie la troisième génération des Khan, ces criminels qui contrôlent la vente de métaux du Wasseypur. Les nombreux fils de Sarda Khan (lui-même fils de Shahid Khan d’où tout est parti) vont tenter de maintenir leur pouvoir face à l’indéboulonnable Ramadhir Singh (Tigmanshu Dhulia) et à son acolyte Sultan. Mais les gangsters des années 2000 ont changé: ils n’ont pas le charisme et l’intelligence des aînés, les codes d’honneur n’existent quasiment plus et, pire, on s’invente un héroïsme grâce à la drogue ou aux héros des salles de cinéma…

Le brillant réalisateur des « Gangs of Wasseypur » , Anurag Kashyap, pioche chez ses aînés, les Johnnie To, Abel Ferrara et autres John Woo, les codes d’un cinéma de genre, que Quentin Tarantino avait su également reprendre à son compte. Mais, mieux que son confrère américain, le cinéaste indien ne fait pas dans la parodie: il créé une foisonnante saga, ultra violente mais néanmoins teintée d’humour.

Le second volet est dans la continuité du premier, si ce n’est que le sang gicle encore plus dans tous les sens: les frères Khan ne font pas dans la mesure. D’une insoutenable décapitation à la boucherie de la scène finale, les hémoglobines en prennent pour leurs grades. La bande originale est elle aussi plus nerveuse, à coût de musique électronique (indienne, of course) pour illustrer les innombrables tueries.

La saga s’achève. On s’est plongé dans l’univers des bas-fonds indiens avec une vraie jouissance. C’est un cinéma, pas ou peu connu, qu’il faut absolument découvrir.