Corée du Sud. Un serial-killer kidnappe, viole et assassine des jeunes femmes. Le mari de l’une d’entre elles décide de se venger: il se jure de faire subir au tueur une souffrance extrême…

On vous aura prévenu: « J’ai rencontré le Diable » n’est pas un film de tout repos. Entre horreur et humour noir, Kim Jee-woon ne laisse pas de répit (2h20) au spectateur pour que la vengeance de Soo-hyun (Lee Byung-Hun) soit accomplie. Dans une nature hostile, entre froid et neige, l’ignoble Kyung-Chul (hallucinant Choi Min-sik, véritable Depardieu national, qui a marqué les esprits avec le personnage principal d' »Old Boy ») perpétue ses crimes envers de jeunes et douces femmes esseulées. Son motif? Une profonde souffrance de ne pas être davantage considéré par les lycéennes qu’il raccompagne – il est chauffeur de bus – et la gente féminine en général.

Un scénario classique (le thème de la vengeance), poussé à l’extrême: le vengeur devient aussi cruel que le bourreau, face à une police inefficace (la police et la justice sont montrées du doigt dans cet affrontement cruel). Kim Jee-woon est un brillant metteur en scène: après l’excellent « A bittersweet life » (déjà interprété par l’athlétique Lee Byung-Hun), le cinéaste revisite des codes du film d’horreur et le thriller en sur-dosant (un peu trop?) les hémoglobines. Les ambiances hostiles de nuits sont effrayantes, les deux acteurs extraordinaires, l’histoire captivante.

Un thriller efficace mais éprouvant.

Prix de la Critique, Prix du Public au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2011.

Ci-dessus: le monstrueux Kyung-Chul (interprété par le grand comédien Choi Min-sik, héros de « Old Boy »)

Ci-dessus: le vengeur Soo-hyun (interprété par Lee Byung-Hun, héros de l’excellent « A bittersweet life »)