Celui qu’on aime trop dans le nouveau film d’André Téchiné, c’est Maurice (Guillaume Canet) l’avocat-conseil de madame Leroux (Catherine Deneuve) dont s’éprend éperdument sa fille (Adèle Haenel). Le fringuant jeune homme prodige ses conseils à la propriétaire d’un grand casino niçois en déroute, le Palais de la Méditerranée, qui suscite la convoitise de Fratoni, un homme d’affaires en cheville avec la mairie de l’époque. L’histoire de la disparition d’Agnès Leroux est revenue cette année à la une des journaux puisque l’affaire doit être rejugée au bout de trente ans de procédures.

André Téchiné s’attaque à ce sujet encore brûlant non pas sous le prisme juridique mais sous celui de la psychologie de trois personnages complexes: une mère autoritaire et mauvaise gestionnaire, une fille qui cherche à se reconstruire et un ambitieux jeune loup. « L’Homme qu’on aimait trop » est également une étude de mœurs dans une grande ville de la Côte d’Azur, Nice, qui était à l’époque sous la coupe de Jacques Médecin dont les relations avec des cercles mafieux sont avérés.

Autour de Guillaume Canet dans le rôle de Maurice Agnelet, plutôt sobre, deux femmes s’affrontent: Catherine Deneuve, toujours impériale, et Adèle Haenel très émouvante qui voit da filmographie, depuis « Naissance des pieuvres » et récemment « Suzanne » s’accélérer joliment.

Le cinéaste relate intelligemment et tout en finesse un mystérieux faits divers, passionnant et effrayant.