« La Belle Saison » n’est pas le film que sa belle affiche pourrait suggérer et qu’un élu FN voudrait interdire sur les murs de sa ville. Il est bien plus qu’une histoire d’amour entre femmes. Après les récents « Summer » qui narrait les émois de jeunes femmes et « The Duke of Burgundy » qui était un récit sur l’initiation masochiste entre femmes ou bien évidemment encore « La Vie d’Adèle« , le nouveau film de Catherine Corsini s’inscrit dans un paysage précis, celui des années 1970 et des mouvements de la libération de la femme. Ce contexte pourrait d’ailleurs très bien se dérouler de nos jours tant la place de la femme est à reconquérir et que l’homosexualité est violemment réprimée par des extrémistes.

Catherine Corsini réalise avec « La Belle saison » un film courageux et militant à l’heure où certains fous de Dieu voudraient que la femme se taise et se soumette à l’homme. Deux grandes actrices irradient l’écran: Cécile de France dans le rôle d’une institutrice mariée et Izia Higelin dans celui d’une agricultrice n’assumant pas son homosexualité. Cette dernière est la révélation du film de Catherine Corsini. Charnelle, émouvante, vibrante: Izia Higelin se démarque des actrices de sa génération en apportant un charisme, une photogénie et un naturel confondants.

Accompagné d’une musique un peu mélo de Grégoire Hetzel ainsi que d’une magnifique photographie, « La Belle saison » rend hommage à toutes les femmes du monde: à ces jeunes femmes Carole et Delphine (Cécile de France et Izia Higelin), à cette dure femme d’agricultrice, sans statut ni salaire (Noémie Lovski) et à toutes ces hommes et ces femmes qui ont milité – et qui militent encore – pour une égalité des sexes dans notre société. Ce beau film qui porte en lui le mot liberté est plus que jamais précieux dans notre société qui voit les fondement de la République menacés.