Au bord d’une plage de l’Atlantique, près des dunes, un homme sans connaissance est retrouvé: qui est cet inconnu qui refuse de parler et qu’on confie à l’inspecteur Vardi, spécialiste des personnes disparues, venu tout droit de Paris?

Dans une ambiance étrange et mystérieuse à la Georges Simenon, le premier film de Yossi Aviram surprend par la finesse de sa réalisation et par un rythme comme hors du temps, autour de personnages arrivés à un point charnière de leur vie.

Il y a d’abord cet homme muet (Lior Ashkenazi) dont on a suivi le voyage depuis Israël et qui échoue, on ne sait pourquoi, dans ce petit coin de Gironde, entre forêts et dunes. Il y a ensuite, l’inspecteur Vardi (Niels Arestrup), qui est persuadé de perdre la main à la suite d’une récente affaire soldée par un échec. Il y a enfin, Fabienne (Emma de Caunes), cette douce jeune femme qui reprend dans la région la ferme de sa grand-mère et qui semble en quête d’une nouvelle vie loin de la capitale. Tous les interprètes de ce trio, rejoins par l’excellent Guy Marchand dans un rôle inédit, font preuve d’un jeu subtil et fin. Bien sûr, Niels Arestrup, même dans un rôle apaisé, ne cesse de surprendre par un charisme exceptionnel.

Le spectateur alerte est en mesure de deviner l’intrigue trente minutes avant l’inspecteur. Qu’importe, « La Dune » est un beau drame mis en scène avec soins et finesse par un des jeunes réalisateurs venus d’Israël, un pays qui, décidément, produit une génération de cinéastes engagés des plus talentueux: Navad Lapid avec « Le Policier » et « L’Institutrice » , Ronit Elkabetz avec « Le procès de Vivian Amsallem« …