Un an après la sortie de « Thérèse Desqueyroux » de Claude Miller, le réalisateur François-Xavier Vivès, dont c’est le premier film, a placé sa caméra sur les mêmes terres que l’héroïne du roman de François Mauriac. Alors qu’Audrey Tautou-Thérèse cherchait à éliminer son mari, Marie Gillain-Liena n’a pas à accomplir cette tâche puisque le film commence par la veillée funèbre de son époux défunt. Devenue propriétaire de milliers d’hectare de forêt de pins, la patronne de résineux devra poursuivre la pérennité de l’œuvre de son mari et affronter les tensions sociales grandissantes des métayers.

Avec ses belles images et ses beaux costumes, créés par Élisabeth Tavernier, « Landes » est porté par l’interprétation de Marie Gillain qui, dans le rôle de cette jeune veuve de trente-cinq ans, confirme la belle maturité de l’actrice entamée avec « Toutes nos envies« . Toujours rayonnante, elle affirme ici un jeu sans faille ni minauderie. Les acteurs qui l’entourent le font avec brio, notamment Miou-Miou et Jalil Lespert.

Si Liena doit se battre envers et contre tous pour accomplir ses desseins, notamment le raccordement de ses métairies à l’électricité, Marie Gillain doit affronter une réalisation lourde qui manque cruellement de nuances et de rugosité. A la limite parfois du téléfilm, « Landes » est sauvé par ses magnifiques images de forêts, d’océans et d’intérieurs sombres. Quant au scénario, d’une trop grande prévisibilité, il est parfois au bord du gouffre.

Heureusement, François-Xavier Vivès arrive à prendre de la hauteur sur son héroïne qui, par exemple, malgré les avancées sociales qu’elle instaure aux métayers, les considérera toujours comme de la main d’œuvre à la limite de l’esclavagisme.

Au pays des pins, Marie Gillain est certainement le plus bel arbre qui soit.