Celles et ceux qui pensent que le bouddhisme est une spiritualité construite sur la non-violence et la tolérance n’en reviendront pas: un guide spirituel birman prêche la haine et la violence envers les Rohingyas, une ethnie musulmane qui représente 5% de la population en Birmanie. Cet influent prêcheur, le vénérable Wirathu, entretient depuis des années le trouble et attise la haine entre les ethnies birmanes à travers son mouvement Ma Ba Tha (Association pour la protection de la race et de la religion).

Cinéaste atypique qui a fait ses classes au sein de la Nouvelle Vague, Barbet Shroeder revient au film documentaire après « L’Avocat de la terreur » qui décortiquait le complexe avocat Jacques Vergès. L’année dernière, le cinéaste suisse présentait son peu convaincant film de fiction « Amnesia » avec Bruno Ganz.

Dans « Le Vénérable W. » , on assiste pantois au discours fascisant du bonze birman: selon lui, les musulmans sont « une race » à exterminer car ils se « reproduisent massivement » et veulent « l’extinction des bouddhistes ». Tranquillement installé face à la caméra de Barbet Schroeder, le moine Wirathu déblatère ses propos édifiants sur fond d’images d’archives montrant le résultat de la haine inter religieuse: meurtres, destructions, déplacements de population.

Que retient-on du documentaire de Barbet Schroeder? Que les extrémistes religieux sévissent de toutes parts et prennent prétexte des écrits et autres Livres pour installer leur violence? L’humanité en fait les frais tous les jours depuis des siècles et des siècles. Que le bouddhisme est une spiritualité non-violente? Malheureusement, est c’est ce que démontre parfaitement le cinéaste, cette religion, puisque c’en est une, a bien son pendant haineux: culte de la personnalité, propagande, et incarnation extrémiste.