La planète Melancholia s’approche inexorablement de la Terre. Elle sonne la fin de l’Humanité. Un groupe de femmes et d’hommes vivent ces derniers moments.

Présenté au Festival de Cannes 2011, le film de l’iconoclaste Lars Von Trier, cinéaste à l’origine du mouvement Dogme 95, s’est davantage fait remarqué par les propos inqualifiables du réalisateur plutôt que par son ambitieuse œuvre. Car cet opus-là du réalisateur danois est peut-être un de ses films le plus aboutis. Le cinéaste traite d’un sujet à priori formaté pour la science-fiction: la fin du monde. Ici, nul de super-héros ou d’images apocalyptiques que les productions hollywoodiennes déversent encore et toujours malgré les traumatismes que le pays a subis en 2001. Lars Von Trier décrit une angoisse profonde des humains face à leur funeste destin et donne une vision cynique du monde que les humains ont laissé. Pour lui, l’humanité est détestable et vouée à sa perte.

Accompagné par des extraits du magnifique « Tristan & Isolde » de Richard Wagner, interprété par The City of Prague Philharmonic Orchestra, le film de Lars Von Trier subjugue par sa beauté: que ce soit lors d’une scène de mariage dans un château ou une course de cheval dans la campagne brumeuse, le cinéaste est définitivement un prodige du 7ème Art. Melancholia est son « 2001, l’Odyssée de l’Espace » à lui. En esthète, Lars Von Trier multiplie les références picturales du romantisme (les jardins et notamment Ophélia de John Everett Millais).

Une belle brochette d’acteurs forment ce groupe d’humains voué à sa perte et confiné dans un cadre romantique (le film a été tourné dans un château au Danemark): Kirsten Dunst, Prix d’interprétation féminine à Cannes, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, John Hurt, excellent, Udo Kier (acteur culte qui collectionne les rôles de méchants).

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Ci-dessus: Kisrten Dunst nue, telle l’Ophélie de John Everett Millais, célèbre tableau romantique (Ophélie était habillée pour le coup).