Après des drames intimistes situés à New-York puis en Israël, Raphael Nadjari pose sa caméra à Montréal pour y narrer en français un récit sur la création artistique. Il y filme la vie d’une petite chorale de musique sacrée, confrontée aux difficultés financières et aux tensions au sein du groupe. Telle une cellule familiale – plusieurs membres sont d’ailleurs de la même famille – ce microcosme vit quasiment en osmose pour la passion de son art. Une mystérieuse partition de musique synagogale va être le déclencheur de tourments pour celle qui dirige la Chorale des Cantiques, Hannah (Géraldine Pailhas).

Le très doué Raphaël Nadjari réussit à inculquer dans son film les affres de la création mêlés aux relations sociales d’un groupe tout en maintenant l’art comme fil directeur. Cet art, ici la musique sacrée, est le vecteur d’une mémoire collective: la découverte d’une composition de musique religieuse oubliée, le retour d’un professeur de musique et ancien amant d’Hannah, l’amnésie d’un vieux père musicien.

Avec un récit très construit et porté par le talent de ses interprètes comédiens et musiciens, Géraldine Pailhas brille par sa grâce dans ce beau et passionnant film d’un réalisateur dont on n’a toujours plaisir à retrouver les œuvres exigeantes et intimistes.