Avec ses faux-airs de Twin Peaks de David Lynch, c’est le premier volet d’une série japonaise qui sort sur les écrans et c’est Kiyoshi Kurosawa, cinéaste prodige, qui est aux commandes. Cette adaptation d’un roman de Minato Kanae retrace la vie de quatre jeunes femmes qui ont pour point commun d’avoir assistées, impuissantes, au meurtre de leur camarade de classe lorsqu’elle n’avaient qu’une dizaine d’années. Quinze années se sont écoulées, le meurtrier court toujours et la mère de la victime, Asako Adachi, retrouve les jeunes femmes. Elles ont vu le visage de l’assassin mais ne peuvent le décrire très précisément…

Cette première partie de « Shokuzai » est un véritable thriller, noir et froid à souhait, qui commence par le très insoutenable meurtre de la petite Emili dans une bourgade du Japon… Quinze années après, deux femmes se souviennent: Sae (Yu Aoi), la très jolie esthéticienne, ne peut échapper à ce douloureux souvenir. Sa virginité et sa peur des hommes l’attestent d’ailleurs. Quant à Maki (Eiko Koike, plantureuse actrice vue en France dans le mauvais « Kamikaze Girls »), elle enseigne dans une école et protège (un peu) trop ses élèves. Le souvenir des deux autres écolières devenues adultes seront narrées dans le second volet, « Shokuzai, celles qui voulaient oublier« .

Thriller froid et clinique, « Shokuzai » est néanmoins doté d’humour et critique de manière acerbe la société japonaise. Une brillante et passionnante enquête dans les profondeurs de l’âme humaine.