Claire (Marie Gillain) est une jeune femme magistrate. Mariée et mère de deux enfants, Claire décide d’investiguer sur un fléau qui touche les classes populaires: le crédit à la consommation. Rejointe dans son combat par Stéphane (Vincent Lindon), juge chevronné, ils vont ensemble dénouer un système malsain.

Philippe Lioret, après son beau film engagé « Welcome« , s’est inspiré d’un recueil d’Emmanuel Carrère, « D’autres vies que la mienne » pour ce nouveau film. Plusieurs récits forment ce film: en premier lieu le combat de deux juges lyonnais contre le crédit à la consommation. Ensuite, le combat d’une jeune femme, Claire, atteinte d’une maladie incurable.

Le cinéaste a réunit deux belles personnalités du cinéma français dans ce film qui frise parfois le mélo: Vincent Lindon, qui enchaîne les rôles (son récent rôle dans « Pater » est une merveille) et endosse petit à petit un costume de patriarche et de meneur; et la trop rare Marie Gillain, superbe et lumineuse. Philippe Lioret n’a heureusement pas plombé son film de pathos (c’est ce qu’on craignait, le sujet du film s’y prête), au contraire il a su rester sobre. Mais les deux histoires entremêlées laissent un goût inachevé. Et, finalement, c’est la complicité des deux protagoniste qui aurait pu former un récit à lui-seul.

Il en ressort de belles intensités, mais le film reste un peu plat et miné par des personnages secondaires trop secondaires et inexploités (dont Yannick Renier qui a un réel talent confirmé par « Nue Propriété » et « De Bon Matin« ).